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Photo du rédacteurElma Vergerolle

DÉFAITE DE BOLSONARO : LA FIN D'UN CAUCHEMAR POUR LES FEMMES ?


Le dimanche 30 octobre 2022, Luiz Inácio Lula da Silva remporte le second tour des élections présidentielles brésiliennes. Cette victoire est un souffle d’espoir pour les femmes du pays. La campagne présidentielle a été terrain de lutte pour les féministes.


© Le Monde

Le mandat de Jair Bolsonaro, ponctué de phrases assassines, est celui de la misogynie institutionnalisée. La campagne électorale de l’ex-président a vu naître le mouvement #EleNao (« pas lui »). Ces groupes fondés en réaction aux déclarations misogynes et régressives de Jair Bolsonaro, ont manifesté tout au long de la campagne pour défendre les droits des femmes.



DROIT À L'IVG

« Quand on parle de sept mois de grossesse, peu importe comment le bébé a été conçu, ou si l’avortement est légal ou non dans ce cas de figure. C’est inadmissible de tuer cet être sans défense ». C’est la réaction qu’a souhaité partager Jair Bolsonaro sur Twitter suite au recours à l’avortement d’une enfant de onze ans, victime de viol. Cette même petite fille a dû mener un éprouvant combat juridique suite au refus d’un hôpital de lui pratiquer une IVG. Ce drame n’a malheureusement rien d’anecdotique, environ 2190 jeunes filles entre 10 et 13 ans ont subi un avortement sur l’année 2019 dans le pays. « Criança não é mãe » (une enfant n’est pas une mère), ce slogan avait résonné dans le pays à l’époque. L’accès à l’IVG est globalement très restreint, il n’est autorisé qu’en cas de viol, de danger de mort pour la mère ou en cas de grave malformation du fœtus.


Jair Bolsonaro a tout de même tenté de durcir davantage la législation de l’accès à l’IVG. Son décret déposé le 28 aout 2020, imposait aux femmes une échographie et de voir l’embryon ou le foetus. Une femme victime de viol devait raconter en détail son agression et risquait une peine de prison en cas de manque de preuves. Il est revenu sur le projet en septembre suite à de vives contestations. Le recul du droit à l’IVG n’est qu’un aspect facette du bilan déplorable de Jair Bolsonaro.



MÉPRIS EXACERBÉ DES MINORITÉS

Des rictus de racisme et d’homophobie entachent le glorieux portrait de Jair Bolsonaro, la vie des femmes LGBT, noires ou autochtones en est d’autant plus difficile. Le président sortant a déja affirmé préférer un fils mort à un fils gay, comment mieux illustrer sa haine des homosexuels ? Il s’est d’ailleurs engagé auprès de l’église catholique à rendre « le vrai sens du mariage » à savoir, celui qui unit un homme à une femme. En fervent défenseur de la famille traditionnelle, il affirme combattre « l’idéologie de genre ». Paradoxalement, les LGBT sont de plus en plus visibles, notamment avec la Pride la plus importante du pays en 2019. Mais cette absence de considération politique n’est pas sans conséquences, les meurtres transphobes ont augmenté de 41 % en 2020 par rapport à l’année 2019.


Les femmes noires vivent une double peine, généralement reléguées au bas de l’échelle sociale, elles sont confrontées à la pauvreté et au racisme. Selon les nations unies, les personnes considérées comme noires ou métisses ont un revenu de 20 à 25% inférieur à celui des blancs, en prenant en compte la profession, la classe sociale et l’âge. La fin de la bourse familiale mise en place par Lula en 2003 a aussi plongé de nombreuses femmes et enfants dans la faim et la précarité, situation qui a empiré pendant les confinements.


Manifestation de femmes autochtones en réaction aux propos de Jair Bolsonaro © Geo

FÉMINICIDES ET VIOLENCES CONJUGALES

Une croix rouge dessinée au creux de la main, c’est le signal de détresse qu’envoient les femmes victimes de violence conjugales au Brésil. Avec 98 000 cas de violences conjugales recensés et 78 féminicides uniquement sur l’état de Rio en 2020, le Brésil est le 5ème pays le plus touché par les féminicides. Jair Bolsonaro estime qu’augmenter le financement dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles n’est pas nécessaire, selon lui il faudrait plutôt miser sur « un changement d’attitude et de comportement ».


Lula déclare vouloir restaurer « la paix » et « l’unité » dans le pays. Juanita Goebertus, directrice de la division Amériques à Human Rights Watch affirme que « Le président élu Lula devrait commencer à travailler sur un plan pour inverser les politiques néfastes du président Bolsonaro (…) dans les domaines des droits des femmes, des personnes LGBT .»

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