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Photo du rédacteurElma Vergerolle

GÉRARD DEPARDIEU, DE L'ICÔNE À L'IGNOBLE

Accusé de violences sexuelles par 16 femmes et mis en examen pour viol, l’acteur français Gérard Depardieu se défend dans une lettre ouverte parue au Figaro.

© Abaca Press

Gérard Depardieu, autrefois géant du cinéma français, s'est dévoilé dans une lettre ouverte comme une victime, égarée dans les méandres des accusations de viols et d'agressions sexuelles. Ces accusations dont il s’est longtemps « foutu », semblent commencer à l’atteindre après des années de silence et de complaisance collective. Années durant lesquelles il a reçu un soutien indéfectible de grands noms du cinéma. « L’homme est sombre mais l’acteur est immense » avait relativisé l’actrice Catherine Deneuve.


Les plaignantes ont signalé des violences sexuelles de sa part sur les tournages de 11 films sortis entre 2004 et 2022. L’homme est sombre, l’acteur reste impuni. L’actrice Sarah Brooks du film Hello, Goodbye témoigne : « j’ai dit tout fort : “Il y a Gégé qui met sa main dans mon short.” Il aurait répondu : “Bah quoi, je pensais que tu voulais réussir dans le cinéma ?”, ce qui aurait déclenché l’hilarité collective sur le plateau.



« TOUT CELA M'ATTEINT. PIRE ENCORE, M'ÉTEINT. »

Mis à l’écart des projecteurs, l’acteur exprime ne plus souhaiter travailler dans le « contexte actuel ». Les affaires Depardieu commencent tout juste à impacter sa carrière. En avril dernier, Médiapart révèle 15 témoignages relatant de gestes ou de propos sexuels. Cette enquête est un point de rupture dans la carrière de l’acteur. En mai 2022, il est mis à l’écart de la promotion du film Umami dans lequel il performe « pour ne pas détourner le sujet », selon Jérôme Hilal. Plus récemment, l'acteur a été évincé du film d’animation de Michel Hazanavicius La Plus Précieuse des marchandises dans lequel il devait prêter sa voix.



« JE NE SUIS NI UN VIOLEUR NI UN PRÉDATEUR. JE SUIS JUSTE UN HOMME... MAIS JE SUIS AUSSI UNE FEMME [...] QUI CHANTE UNE FEMME, BARBARA. »

Défiant toute logique, Depardieu se présente comme victime de la justice populaire. Cherchant refuge derrière le micro de Barbara qu’il oppose par prosopopée aux féministes « extrémistes » qui interrompent ses concerts. Une tendance fréquente chez les accusés de violences sexuelles consiste à reconnaître l’humanité de leurs victimes uniquement en les comparant à leur propre mère. « Faire du mal à une femme, ce serait comme donner des coups de pied dans le ventre de ma propre mère ». Une posture qui pourrait sembler honorable, si elle n'était pas entachée par des accusations gravissimes. L’acteur tente même une périlleuse inversion des rôles : « Elle voulait chanter avec moi les chansons de Barbara au Cirque d’Hiver. Je lui ai dit non. Elle a déposé plainte ». Cet argument n’est pas sans rappeler les affaires DSK et PPDA dans lesquelles les plaignantes ont été dépeintes comme des opportunistes cherchant à se faire connaître.

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