top of page
Photo du rédacteurAngèle Truchot

CLAUDIA GOLDIN RÉCOMPENSÉE PAR L'ACADÉMIE NOBEL POUR SES TRAVAUX SUR LES INÉGALITÉS DE GENRE

Ce lundi 9 septembre 2023, Claudia Goldin devient la première femme à recevoir le prix Nobel d’économie en tant que lauréate unique. Économiste américaine et professeure à l’université d’Harvard, elle a été récompensée pour ses travaux concernant les inégalités de genre dans le marché du travail.

© REUTERS/Brian Snyder

Ses travaux mettent en lumière les causes des disparités hommes/femmes dans le monde du travail. Pionnière dans la considération des femmes comme objet d’étude économique, elle a étudié différents aspects des inégalités professionnelles de genre afin de démontrer une réalité souvent contestée aujourd’hui : les inégalités professionnelles persistent. Et ce, malgré les efforts prodigués par les gouvernements et les entreprises, qui se révèlent insuffisants. Les chiffres qu’elle relate sont clairs : 50% des femmes sont actives professionnellement, contre 80% des hommes. Cette statistique édifiante tient à deux causes majeures selon l’économiste américaine : la gestion de la maternité et la contraception.



LES INÉGALITÉS PROFESSIONNELLES PERSISTENT

Cette distinction, décernée par la Banque de Suède au même titre que les prix Nobel, ne figurait pourtant pas dans le testament d’Alfred Nobel. Si le chercheur émérite trouvait primordial de récompenser les progrès de la chimie, des mathématiques ou encore de la paix, les sciences économiques n’ont jamais été mentionnées. Il est décerné pour la première fois en 1969. Les mêmes fonctionnement et dotation s’appliquent, mais la crédibilité de cette décoration est souvent remise en cause. Pour sa non reconnaissance par Alfred Nobel d’une part, et pour son manque de représentativité d’autre part.


Souvent attribuée à des chercheurs américains (on parle ici de 80% des lauréats), issus d’une majeure partie de l'École de Chicago, école de l’économie néolibérale, cette consécration n’est pas un exemple de représentativité. Seulement deux femmes l’ont remporté depuis sa création, mais jamais en tant que lauréates uniques. Elinor Ostrom et Esther Duflo l’ont remporté en étant “co-lauréates” avec d’autres chercheurs. Claudia Goldin est donc la première femme à être lauréate unique du prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel.



UN PRIX SIGNIFICATIF MAIS CONTESTÉ

C’est en ce sens que cette distinction est si importante, alors que peu de femmes ont déjà été récompensées par ce prix. Mais alors, comment expliquer cette absence ? Les chercheuses sont-elles trop peu présentes dans le champ économique ? La réponse est négative. Elles ont souvent été mises de côté, malgré le fort développement des études sur les inégalités de genre dans le monde professionnel aux Etats-Unis ces dernières années. Plus que la légitimation d’un domaine d’études resté longtemps dans l’ombre, cette consécration marque également un tournant dans la représentativité de cette distinction. En effet, une chercheuse comme Claudia Goldin a plus d’une corde à son arc : étude des inégalités salariales, de la main d'œuvre féminine, de l’éducation ou encore experte en économie du travail. La récompense de son travail consacre la septuagénaire et ne peut que motiver les générations de chercheuses à venir !




59 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Σχόλια


bottom of page